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SOS Maman au bord de la crise de nerfs

SANTÉPublié le 1 avril 2022

Aussi belle soit-elle, la maternité contient son lot de bouleversements et de défis à surmonter. Longtemps resté tabou, le burn-out maternel est pourtant bien une réalité. La psychanalyste Liliane Holstein, qui a été la première à écrire sur le sujet, explique comment le reconnaitre, s'en sortir et surtout, le prévenir.

QU’EST-CE QUI PROVOQUE CE BURN-OUT ?

Malheureusement, en France, les femmes ne disposent pas d’assez de temps aprèsl’accouchement pour se reposer. Elles reprennent le travail beaucoup trop tôt et la course démarre à partir de là. Il faut cavaler, être dans l’action du matin jusqu’au soir. Les journées passent et se répètent sans cesse. Les mères, et plus largement les parents, ont la tête dans le guidon en permanence, la fatigue s’accumule et laisse place à l’épuisement. Progressivement, ils ne sont plus dans le plaisir de voir leur enfant s’épanouir, évoluer jour après jour. Ils ont l’impression d’être juste un couple parental, utilitaire. Ils n’ont plus le temps de s’aimer, de se regarder, de se parler gentiment, d’être un couple amoureux.

QUELLES SONT LES PREMIÈRES CONCERNÉES ?

Le burn-out maternel est une véritable dépression qui peut toucher toutes les mères, à n’importe quel âge : il y a encore des enfants qui vivent chez leurs parents à 30 ans !

QUELS SONT LES SIGNES DU SYNDROME D’ÉPUISEMENT MATERNEL ?

Il se manifeste généralement par des crises de larmes et/ou une tristesse de fond. Néanmoins, les mères sont souvent extrêmement actives et plus elles sont fatiguées physiquement et moralement, plus elles vont essayer d’en faire des tonnes. Le système nerveux est à bout et pourtant, elles sont comme des toupies qui n’arrivent pas à s’arrêter de tourner. Il y a également une grande instabilité émotionnelle. Certaines mères oscillent entre une désaffection manifeste pour l’enfant, c’est-à-dire qu’elles ont le sentiment de ne plus l’aimer, de ne plus avoir envie de s’en occuper, et d’un instant à l’autre, elles peuvent être prises de culpabilité ou d’un grand élan d’amour. Et puis, le lendemain, le dégoût, l’envie de fuir, de ne plus exister ressurgissent, et ainsi de suite. On constate aussi d’importants troubles du sommeil, une prise ou une perte de poids significative, une libido en berne, un éloignement manifeste dans le couple et un repli sur soi.

COMMENT EN SORTIR ?

Il y a une vraie culpabilité dans le burn-out maternel qui empêche d’en parler. Même quand elles sont au bord du gouffre, les mères disent que tout va bien, tout simplement parce que socialement, on n’ose pas dire qu’on n’en peutplus, qu’on est épuisé, qu’on n’y arrive pas. Cela donnerait une image d’incompétence dans une société où il faut assurer dans tous les domaines. Hélas, personne n’est surhumain, le système nerveux ne peut pas suivre toutes ces exigences. Il est donc primordial de ne pas rester dans son coin. Il faut ouvrir le dialogue, il faut que les mères dans ces situations-là osent dire « je n’en peux plus, j’ai besoin d’aide ».

COMMENT SE FAIRE AIDER ?

Quand on a la chance d’être en couple, il ne faut pas avoir peur de dire à son partenaire : « j’ai besoin de toi, besoin que tu prennes les choses en main parce que moi je ne peux plus » pour que la mère puisse lâcher du lest et se reposer. Les aides coûtent cher et tout le monde n’a pas les moyens donc il ne faut pas hésiter à demander de l’aide dans la famille, pourquoi pas même à des amis, pour pouvoir récupérer du temps pour soi pour dormir, s’aérer, aller chez le coiffeur, marcher, respirer… Et bien sûr, en parler avec un professionnel de santé si on en ressent le besoin.

COMMENT L’ÉVITER ?

Il est important de connaître les signes avant-coureurs pour pouvoir les identifier quand ils font surface et pouvoir réagir à temps. De façon générale, il faut alléger son planning. Les parents et les enfants courent toute la semaine mais aussi le week-end. Alors que le samedi et le dimanche sont faits pour prendre son temps, prendre soin de soi, pour dormir plus longtemps, être tranquille, faire des balades en famille au grand air et non pas pour courir d’activité en activité. Il faut réinstaurer des temps calmes, des moments plus lents, en relation avec la nature. Les enfants ont également besoin de voir leurs parents détendus car eux aussi sont de plus en plus touchés par le burn-out.

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