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Dossier Cancer : L'activité physique, une thérapie à part entière

SANTÉPublié le 1 octobre 2020

On a longemps considéré que le cancer devait être synonyme de repos. Pourtant, conserver une activité physique augmente les chances de rémission.

Le cancer et ses traitements entraînent un état de fatigue. Environ 80 % des personnes sont concernées, avec un niveau de lassitude souvent invalidant. « L’idée que si le patient est fatigué, il doit impérativement se reposer et ne rien faire est encore tenace », explique Thomas Ginsbourger. Or, pour ce spécialiste, le risque est alors de se déconditionner physiquement : « À force d’immobilisme, les capacités cardiorespiratoires, comme la masse musculaire, diminuent, ce qui va nous inciter à bouger encore moins. C’est le cercle vicieux du déconditionnement qui s’installe et qu’il faut absolument éviter pour ne pas devenir de plus en plus sédentaire, la sédentarité ayant des effets néfastes sur la santé. »

De multiples bénéfices

Vélo, jardinage ou même juste marche : l’activité physique va limiter significativement les effets secondaires des traitements, à commencer par la fatigue. « Quand on bouge, on fait baisser la concentration des cytokines dans le sang, ces molécules associées à la fatigue chronique », détaille Thomas Ginsbourger. La majorité des patients qui ont repris ou débuté une activité physique voient leur niveau de fatigue diminuer d’environ 60 % pendant et après les traitements, un réel gain en termes de qualité de vie. » Mais ce n’est pas tout. L’activité physique aide aussi à préserver la masse musculaire : « Or, plus on maintient cette dernière, mieux on résiste aux traitements », rappelle-t-il. Enfin, cette activité physique est aussi une façon de retrouver un corps mis à mal par la maladie et de rompre l’isolement.

Le sport, un rempart contre la récidive

Les bénéfices du sport ont notamment été démontrés dans les cancers du côlon, du sein et de la prostate. « L’activité physique est ainsi associée à une diminution de 30 à 50 % du risque de rechute. » Quel sport pratiquer ? C’est une affaire de goût. L’important, pour Thomas Ginsbourger, est surtout de maintenir une pratique hebdomadaire régulière et suffisante. « Si vous aimez les activités d’intensité modérée comme la marche ou le vélo, il est recommandé de pratiquer 2 h 30 par semaine, mais si vous courez ou faites de la natation, 1 h 15 suffit. » La bonne nouvelle ? Les bénéfices commencent au bout de 10 minutes seulement, et il est possible de fractionner son activité sur la journée et la semaine. « L’idéal est d’avoir cinq sessions hebdomadaires d’une demi-heure. » Cela vous paraît difficilement accessible ? « On peut commencer par 10, 20, puis 30 minutes », rassure Thomas Ginsbourger, et il peut juste s’agir de bricolage, de jardinage ou de ménage. L’important, pour le spécialiste, est de se fixer un objectif réaliste en accord avec ses capacités. « Faire un petit peu, c’est mieux que de ne rien faire du tout. » Inversement, si l’on peut faire plus, il ne faut pas s’en priver, dans la mesure où il n’existe pas de contre-indications médicales.

Renforcer ses muscles

Les traitements sont mieux supportés quand les muscles sont vigoureux. C’est pourquoi il est recommandé d’associer à l’activité physique une activité de renforcement musculaire. « Inutile d’aller lever de la fonte à la salle de sport », précise d’emblée l’expert. « On peut faire du renforcement rien qu’avec le poids de son corps, il suffit de monter des escaliers, de faire des petits exercices de gainage ou encore de travailler contre la résistance de l’élastique avec des élastibandes. »

5 min toutes les heures contre la sédentarité

On peut être sportif et sédentaire, c’est-à-dire faire du sport plusieurs fois par semaine et passer le reste de son temps dans un fauteuil ou devant un écran. « Rien de pire que l’immobilisme prolongé pour augmenter la viscosité des vaisseaux sanguin, prévient Thomas Ginsbourger ; la pratique sportive, même régulière, n’annule pas totalement les effets délétères de la sédentarité. C’est pourquoi il est indispensable d’aller marcher 5 min toutes les heures quand on est assis à son bureau ou devant la télévision. »

Quelles précautions prendre ?

Tous les patients sont différents : âge, maladie, condition physique…, il ne peut y avoir qu’une réponse individualisée. C’est d’abord au médecin d’évaluer les risques ou contre-indications éventuelles et de faire une prescription. « Soit vous aurez son feu vert pour une pratique autonome, soit il vous recommandera de vous faire accompagner par des acteurs spécialisés. » Il existe de multiples structures à l’hôpital et en ville. L’important est de choisir des spécialistes diplômés et avec une expérience confirmée dans l’accompagnement des malades atteints d’un cancer.

Les bénéfices du sport apparaissent au bout de 10 minutes seulement, et il est possible de fractionner son activité sur la journée et la semaine. La majorité des patients qui ont repris une activité physique voient leur niveau de fatigue diminuer d’environ 60 % pendant et après les traitements.

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