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Dossier Cancer : Alimentation, le plaisir avant tout

SANTÉPublié le 1 octobre 2020

Les effets secondaires des traitements entrainent souvent une modification des habitudes alimentaires, ce qui peut être préjudiciable pour le patient, d'où l'importance de soigner son assiette.

Perte d’appétit, altération du goût, nausées, sécheresse buccale, etc. : les traitements s’accompagnent d’effets secondaires divers et variés qui peuvent retentir sur l’appétit. La dénutrition est un problème fréquent chez les personnes atteintes de cancer. Elle concerne 20 à 50 % des malades lors du diagnostic, et 80 % pendant les traitements. C’est un enjeu central pour Jean-Baptiste Méric, directeur du Pôle Santé publique et soins de l’Institut National du Cancer. « Les patients qui ont un apport insuffisant en calories et protéines sont moins à même de supporter la radiothérapie ou la chimiothérapie, et leur pronostic vital est moins bon. Les accidents de parcours, comme les maladies nosocomiales, sont aussi multipliés par deux chez les patients sévèrement dénutris ». Reste que la dénutrition peut passer longtemps inaperçue, et c’est particulièrement vrai chez les personnes en surpoids, met en garde Jean-Baptiste Méric. La vigilance est de rigueur.

Vos apports sont-ils suffisants ?

À partir de quand parle-t-on de dénutrition ? « Quand on commence à perdre plus de 5 % de son poids et que l’on a diminué ses rations alimentaires d’un quart ». Dans ce cas, mieux vaut rechercher l’avis de son médecin, de son oncologue ou encore de son pharmacien qui pourra vous donner des conseils et vous orienter vers une diététicienne. « L’accompagnement par un spécialiste est souvent nécessaire, car il n’y a pas de régime universel pour augmenter son apport calorique. Chaque prise en charge doit être individualisée en fonction du profil, des besoins et des symptômes du patient. »

Renouer avec le goût de manger

Si une alimentation saine et équilibrée est recommandée pendant les traitements, l’objectif est avant tout de conserver du plaisir. « Inutile de vous nourrir à contrecoeur, mangez d’abord ce qui vous fait envie, la notion de plaisir est primordiale : plaisir visuel, et plaisir gustatif », insiste Jean- Baptiste Méric. « C’est aussi mieux de partager ses repas, on a tendance à manger moins quand on est seul face à son assiette. »

Des astuces simples qui peuvent changer beaucoup de choses

Si vous êtes vite écoeuré, il peut être intéressant de préparer vos repas à l’avance, à un moment de la journée où vous ne souffrez pas de nausées. Préférez les menus ludiques. Il est aussi souvent plus facile de fractionner et multiplier les collations. L’important est de rester à l’écoute de ses envies. Le site Mieuxdansmonassietteaveclecancer.fr propose des conseils sur mesure, simples et éprouvés, établis à partir des différents symptômes ressentis par les patients (

Sucre, sel… : faut-il bannir certains aliments ?

La réponse est non, pour l’Institut National du Cancer. Si le sucre a mauvaise presse et est réputé nourrir les cellules cancéreuses, Jean- Baptiste Méric rappelle que le plus important est de conserver le plaisir de manger. « Sucre ou pas, les cellules cancéreuses trouveront toujours à se nourrir dans la graisse, le muscle, ou les os. En revanche, en vous privant de quelque chose que vous aimez, vous risquez de diminuer vos apports, ce qui est potentiellement plus préjudiciable. Par ailleurs, les études sur la consommation de sucre et cancer sont de qualité insuffisante, et rien n’a été démontré. »

Que penser du jeûne ?

Il est très médiatisé et certains patients fondent beaucoup d’espoir dessus. « Si plusieurs centaines d’études expérimentales sur les animaux de laboratoire ont été publiées, celles-ci présentent des résultats divergents et des limites importantes, qui ne permettent pas d’extrapoler directement les résultats à l’être humain », rappelle l’Institut National du Cancer. En revanche, plusieurs études cliniques mettent en évidence une perte de poids et de masse musculaire associée aux régimes restrictifs, qui peut entraîner un risque d’aggravation de la dénutrition et de la perte musculaire, deux facteurs qui peuvent influer négativement sur le pronostic de la maladie.

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