Allergie au pollen : Quels traitements ?
L'allergie souvent considérée comme bénigne peut retentir sur la qualité de vie causant fatigue, irritabilité, troubles de la concentration... Non traitées, certaines allergies respiratoires peuvent évoluer en asthme d'où l'importance de les prendre en charge.
Contrairement à une idée reçue, les allergies respiratoires ne guérissent pas toujours d’elles-mêmes. Quand les symptômes apparaissent, il est conseillé de poser un diagnostic et de traiter l’allergie, afin de ne pas laisser l’inflammation s’installer et les symptômes s’aggraver. La prise en charge précoce, dès le jeune âge, a, quant à elle, des effets bénéfiques sur l’évolution de la maladie.
LES SYMPTÔMES APPARAISSENT POUR LA PREMIÈRE FOIS
S’ils persistent plus d’une semaine, votre pharmacien peut vous conseiller un traitement symptomatique visant à limiter les irritations allergiques, notamment une solution de lavage nasal pour rincer votre nez (sérum physiologique ou spray d’eau de mer additionné de manganèse). Le cas échéant, il pourra vous prescrire une solution de lavage oculaire et/ou un médicament antihistaminique sans ordonnance sur une courte durée.
LA GÊNE S’INSTALLE DANS LE TEMPS OU REVIENT RÉGULIÈREMENT
Mieux vaut consulter un spécialiste. Une fois le diagnostic de l’allergie posé, il sera en mesure de vous prescrire un traitement adapté. En fonction de l’intensité des symptômes, il pourra préconiser un antihistaminique de dernière génération et ajouter des corticoïdes intra-nasaux et/ou des collyres antidégranulants. En cas d’asthme, un traitement par bronchodilatateurs, associé ou non à des corticoïdes inhalés, peut être prescrit.
L’IMMUNOTHÉRAPIE ALLERGIQUE, LE SEUL TRAITEMENT QUI GUÉRIT
La désensibilisation ou immunothérapie est l’unique traitement curatif qui s’attaque à la cause de l’allergie respiratoire. La désensibilisation consiste à exposer progressivement l’organisme à l’allergène identifié comme responsable de la réaction afin que le système immunitaire finisse par le tolérer. C’est un traitement de longue haleine qui s’étale sur 3 à 5 ans. Il est actuellement en France proposé par voie sublinguale. En pratique, le patient dépose lui-même, quelques gouttes d’extrait allergénique sous la langue, puis les conserve pendant 2 minutes avant de les avaler, des comprimés à laisser fondre sous la langue peuvent être prescrits dans le cas d’allergies aux pollens de graminées ou de bouleau. Si le traitement est long, les effets de l’immunothérapie peuvent s’observer dès quelques semaines à quelques mois après sa mise en oeuvre. Ils persistent après l’arrêt du traitement.
QUAND AVOIR RECOURS À L’IMMUNOTHÉRAPIE ?
Elle se justifie quand l’allergie a un caractère invalidant et que les traitements n’apportent pas de réponse satisfaisante. La gravité, la fréquence des symptômes et la gêne occasionnée sont les premiers critères à évaluer ainsi que l’efficacité des traitements symptomatiques. La désensibilisation risque toutefois d’être moins efficace chez les personnes sensibles à de multiples allergènes. Les personnes atteintes d’affections chroniques doivent aussi discuter préalablement avec leur médecin de l’opportunité d’une désensibilisation.