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Comment agir avec quelqu'un qui se victimise ?

BIEN-ÊTREPublié le 6 décembre 2023

Autoapitoiement, rejet de la responsabilité sur les autres, le processus d'autovictimisation est une spirale négative, toxique pour l'entourage, et qui enferme celui qui s'y complait dans l'impuissance et la frustration.

Comment reconnaître une personne qui se victimise ?

Dès qu’une personne subit une atteinte à son intégrité et à sa dignité du fait de quelqu’un ou d’un évènement extérieur (violence, agression, accident, etc.), on considère que c’est une victime. Cette dernière n’est pas responsable de l’action qui l’a blessée. Alors qu’une personne qui se victimise est à l’origine de l’action qui la blesse, donc de son mal-être. Pourtant, elle va rejeter la faute sur les autres ou sur un élément extérieur (la vie, son enfance, son patron, etc.) pour ne pas avoir à assumer ses responsabilités. L’autovictimese plaint constamment, a tendance à noircir les situations et refuse les solutions proposées.

Peut-on parler de manipulation ?

Le but est d’attirer l’attention, car l’autovictime a besoin que l’on prenne soin d’elle. En étant victime, elle va éveiller l’empathie des autres qui vont naturellement vouloir l’aider. Cela s’appelle de la manipulation. Certaines personnes vont le faire inconsciemment, d’autres non.

Quelles sont les causes ?

Généralement, il s’agit de personnes qui manquent de maturité et vont fuir leurs responsabilités comme des enfants. Souvent, on retrouve des failles dans leur jeunesse : traumatismes, perte d’êtres chers, parents surprotecteurs, qui rabaissent ou encore inhibent l’expression des émotions et des sentiments… Cela crée un profond manque d’estime de soi. Ces personnes ne parviennent pas à assumer les conséquences de leurs échecs. Elles rejettent toujours la responsabilité sur un élément extérieur pour ne pas faire face à des sentiments désagréables, comme la culpabilité ou la tristesse qu’elles ne savent pas affronter.

Quel est l’impact de ce comportement ?

En fuyant ses responsabilités et en refusant de se remettre en cause, on persiste dans un état d’immaturité. Par ailleurs, les personnes qui se victimisent ont tendance à tirer leurs proches vers le bas en mettant toujours en avant ce qui est négatif. Que ce soit dans l’environnement professionnel, amical ou familial, elles ne vont rien faire pour qu’un projet fonctionne en imputant la responsabilité aux autres ou aux circonstances. C’est un comportement très irritant et énergivore pour l’entourage qui peut conduire au conflit.

Comment se protéger et aider sans blesser ?

Vous pouvez accompagner la personne qui se victimise en lui faisant comprendre qu’elle a la capacité d’agir. Vous pouvez notamment évoquer des souvenirs de succès où elle a fait la démonstration de ses capacités. L’idée est aussi de l’amener à réfléchir par elle-même sur les solutions qu’elle pourrait mettre en place afin de faire face aux difficultés rencontrées. Et si elle semble toujours attendre qu’on lui serve des réponses sur un plateau, demandez-lui de formuler une vraie requête active, « qu’attends-tu précisément de moi ? ». En revanche, on ne se mettra ni dans la position du sauveur, en apportant des solutions toutes faites au risque d’entretenir le statut de victime et la déresponsabilisation, ni dans celle du bourreau rabaissant et humiliant qui amplifie le manque d’estime de soi. Dans le cadre professionnel, en cas de conflit par exemple, on peut demander à la personne d’exposer les faits (qui a dit quoi, a fait quoi, à quel moment, etc.) pour remettre les choses dans leur contexte et établir la responsabilité de chacun dans la situation. C’est utile de poser ses limites et de rappeler que toute personne agissante est responsable de ses actes.

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