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NOËL : Le trop-plein de présents n'est pas un cadeau pour l'enfant

ACTUALITÉPublié le 14 décembre 2020

On a envie de faire plaisir aux enfants. Mais Diane Drory nous explique que la surabondance de cadeaux qui prévaut aujourd'hui à Noël ne leur rend pas service. Pour la psychologue, il y a urgence à réhabiliter les bienfaits du manque et de la frustration dans la construction de l'enfant.

POURQUOI ALERTER LES PARENTS SUR LA SURABONDANCE DE CADEAUX ?

Notre condition humaine est marquée par le manque, avec, aussitôt, l’éveil du désir de ce qui nous manque. C’est une quête sans répit qui oscille entre émotions jubilatoires et frustrations. Dès lors, puisque le désir est impossible à combler totalement, nous devons apprendre à être heureux avec ce que nous avons et ne pas croire que le bonheur est dans ce que nous n’avons pas. Vouloir à tout prix combler l’enfant en lui offrant tout ce qu’il demande pour qu’il soit heureux risque de ne pas avoir l’effet attendu. En illusionnant l’enfant avec l’idée que son bonheur dépend de la satisfaction totale de ses désirs, on le condamne à l’insatisfaction perpétuelle et on l’éloigne de la réalité de la vie.

QUE VOULEZ-VOUS DIRE PAR L’ÉLOIGNER DE LA RÉALITÉ ?

Une fois insérés dans la vie sociale, ou au démarrage de leur vie d’adultes, ces enfants habitués à voir toutes leurs demandes comblées ressentent, parfois, une déception déstabilisante face à la réalité de la vie. Une réalité qui les oblige, malgré eux, à traverser la perte, le vide, l’insatisfaction. Finalement, la frustration raisonnable et expérimentée dès l’enfance apprend à l’individu à faire des choix, à donner du sens à sa vie et gérer les carences. À ce titre, Noël peut avoir un rôle clé dans l’apprentissage manque/désir puisqu’il est ici question de toute une liste de convoitises.

COMMENT AIDER L’ENFANT FACE À CETTE LISTE DE CONVOITISES ?

L’idéal est d’amener l’enfant à réfléchir par lui-même à ce qui lui sera réellement utile au-delà des effets de mode, du prix ou de la taille des objets désirés. Il est intéressant de questionner l’enfant sur sa liste. « Pourquoi veux-tu cela ? Vas-tu réellement t’en servir ? Qu’est-ce qui te ferait le plus plaisir entre ces deux cadeaux ? ». Cela le responsabilise. A contrario, un enfant peut également manquer d’inspiration. Dans ce cas, stimulez-le en lui demandant de quoi il aurait envie. Enfin, privilégiez les cadeaux conviviaux. Il s’agit des jeux de groupe, par exemple. Ils renforcent le sentiment d’appartenance, apprennent la coopération, tissent des liens entre les partenaires.

METTEZ-VOUS EN GARDE LES PARENTS DIVORCÉS ?

Les parents séparés se lancent parfois dans une course effrénée aux cadeaux par culpabilité ou par peur de perdre leur place dans le coeur de l’enfant. La peur de mal faire ou la crainte d’être dévalorisé est naturelle. Par contre, les parents doivent savoir que la surenchère ou la compétition entre les figures d’attachement déchirent l’enfant. Critiquer ou rabaisser l’autre, même sans un mot ou via une abondance de présents qui signerait un soidisant plus d’amour, met l’enfant face à un conflit de loyauté. Par ailleurs, un cadeau issu d’une lutte n’apporte aucune satisfaction profonde à ce dernier.

COMMENT (RE)DONNER DU SENS À NOËL EN DEHORS DES CADEAUX ?

Les plus beaux cadeaux de Noël sont ceux qui ont trait au partage et qui boostent la confiance en soi. L’esprit de famille et l’entente du couple parental (même séparé) offrent un terreau fertile à l’épanouissement de l’enfant. Alors, plutôt que de cocher toutes les cases de la liste ou de passer toutes vos économies dans le gadget dernier cri, intégrez votre enfant aux préparatifs, décorez la maison avec lui, confiez-lui des tâches, laissez le cuisiner et accueillir les invités. En plus de le responsabiliser et de lui donner le sentiment d’être capable, cela l’amène à passer du temps avec vous. Et, à ses yeux, c’est le plus grand gage d’amour.

« La propension à vouloir tout ou trop acheter, en éloignant l’enfant des indispensables, l’amène à souffrir... »

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